Faut-il avoir des raisons d’espérer une amélioration sur le front de la fiscalité régissant le commerce automobile en Tunisie ? L’arrivée d’un nouveau gouvernement est en général génératrice d’espoir.

Espoir de se retrouver face à une administration plus souple, plus compréhensive, plus logique dans ses démarches et ses décisions.

Espoir de voir les nouveaux ministres débarquer avec une nouvelle vision, une nouvelle stratégie, une nouvelle ouverture d’esprit. Dans le cas d’espèces, ce sont les départements du Commerce et surtout des Finances qui seront scrutés de près, sans oublier celui du Transport.

S’il fallait énumérer la masse de problèmes qui entravent la bonne marche du commerce automobile en Tunisie, on serait tentés de dire en retour qu’il lui faudrait presque un ministre dédié rien qu’à la refonte de la politique actuelle du secteur et à la révision en profondeur des innombrables barrières qui empêchent de le faire évoluer.

Dans un contexte de crise économique aigue, la refonte du système d’attribution des quotas demeure toujours au cœur des préoccupations de la filière automobile. Les 43 marques existant sur le marché et les 36 acteurs qui les distribuent ont besoin de visibilité, de plans à moyen et long-termes, de stratégie d’investissement à déployer au cas par cas. Les stocks accumulés suite à la période de confinement et aux méventes de certains modèles sont l’illustration même de l’incohérence de la situation.

Mais comment reprocher à un secteur son manque de structuration quand les bases qui régissent son activité sont obsolètes et qu’en amont, on s’obstine à ne pas vouloir les modifier ?

L’approche adoptée en matière de voitures populaires -pour ne citer que cet exemple concret- est, à elle seule, le reflet d’un échec annoncé. Comme il y a 25 ans, les délais d’attente pour fournir un client sont tout bonnement hallucinants. Comment expliquer en effet à un acheteur qui arrive en 2020 avec son argent cash qu’il devra repasser en 2023 pour récupérer son véhicule ?

Hédi HAMDI