Les membres de la Chambre syndicale des concessionnaires automobiles en ont entendu des vertes et des pas mûres le 26 mai dernier au Parlement. Auditionnés par la Commission des Finances de l’ARP au sujet d’un projet de réforme du FCR, les représentants de la profession ont eu à subir les assauts du député Yassine Ayari (mouvement Amal & 3amal) qui a fait sombrer les débats dans les profondeurs d’un populisme primitif faisant le procès de tout le secteur du commerce automobile en Tunisie.
L’argumentaire employé par le député ne mérite même pas d’être évoqué tant il puise ses origines dans des sources démagogiques. Le sujet portant sur l’éventuelle suppression de l’incessibilité d’une année des véhicules importés sous le régime du FCR, il est soutenu par les élus représentant les circonscriptions de l’étranger dans une démarche électoraliste qui crève les yeux.
Pour sauver l’honneur de leur métier, les 4 représentants de la profession présents sont heureusement vite montés au front pour démonter toutes les allégations entendues et les absurdités proférées. Sauf que dans la foulée, l’honorable Ayari a fait le choix de publier un extrait vidéo sur les réseaux sociaux de sa seule intervention lors de la réunion, passant aux yeux de ses followers pour le héro de la nation, celui qui défend les intérêts du petit peuple vilipendé face aux vilains capitalistes que sont les concessionnaires automobiles.
Ses publications ont généré des centaines de commentaires où se sont mêlés ignorance, haine, populisme et nationalisme de bas étage, représentatifs d’une frange de la population dans sa difficile relation avec le secteur automobile.
Face à ces positions affligeantes, malheureusement en constante augmentation, les concessionnaires automobiles et leur Chambre syndicale sont aujourd’hui dos au mur et se doivent de sortir sur un nouveau terrain. La filière n’a désormais d’autres choix que de travailler à changer son image de marque et d’engager toutes sortes d’actions pour redorer son blason. Le déploiement d’une stratégie de communication de crise -élaborée par des communicateurs chevronnés qui sauront définir les éléments de langage de circonstances- s’avère désormais être incontournable pour reprendre la maîtrise des messages.
Car le populisme est une menace sournoise qu’il ne faut absolument pas prendre à la légère.