A compter de 2021, pour acquérir sa vignette automobile annuelle, tout propriétaire de véhicule devra montrer patte blanche, en l’occurrence présenter son quitus fiscal prouvant qu’il est en règle en matière d’impôts.
La mesure est cohérente en amont, sauf qu’elle interpelle sur, au moins, deux points : d’abord, elle ne va faire qu’amplifier les procédures bureaucratiques. Connaissant l’affluence les veilles de délais de paiement de la vignette aux Recettes des Finances, il est à fort à parier qu’elle va aggraver une situation déjà peu reluisante.
En second lieu, cette décision va-t-elle permettre réellement d’apporter une réponse à ces « évadés de la vignette »? Tout le monde est unanime à admettre que cela ne changera rien à ceux qui se sont octroyés une immunité en la matière.
Nul n’est dupe. Il suffit d’observer les pare-brises de certaines voitures pour constater que des milliers d’entre-elles dans le pays circulent sans vignette, sans visite technique et même sans assurance-auto au vu et au su de tout le monde. Face à cet état de fait, le gouvernement n’a trouvé aucune manière de contraindre ces fraudeurs invétérés à s’acquitter de cette obligation.
En définitive, cette mesure du projet de loi de finances 2021 n’est donc pas destinée à contraindre les propriétaires de véhicules à s’acquitter de la taxe automobile mais plutôt un moyen indirect pour pousser les contribuables, personnes physiques et morales, à se mettre en règle avec l’administration fiscale. La vignette n’est donc qu’une manière de lancer la chasse aux évadés fiscaux. Les évadés de la vignette auto ont, de leur côté, encore de beaux jours d’impunité devant eux.